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La difficulté de conseiller un patient acouphénique

Temps de lecture : 3 min
23/01/25

Traiter un acouphène est bien souvent délicat. Chaque patient ressent ce son « fantôme » différemment ainsi que l’impact qu’il peut avoir sur sa vie quotidienne. On estime que 90% des personnes souffrant d’acouphènes présentent aussi une perte auditive. Bien que l’inverse ne soit pas une vérité, l’appareillage peut se montrer bénéfique pour certains patients. Pour les autres, une approche plus holistique est bien plus efficace. Dans tous les cas, une prise en compte hautement personnalisée reste la clé du succès.

Une anamnèse à approfondir

Dans le cadre du traitement des acouphènes, une étude approfondie du patient et de l’acouphène dont il souffre est indispensable : le son est-il continu ou pulsatile, est-il modifié par les mouvements de tête, la gêne augmente-t-elle le soir, le patient a-t-il identifié des situations qui le soulagent ?

Il est crucial de revisiter avec le patient tout l’historique : l’apparition de sa condition, les éventuels événements stressants ou traumatiques qui y sont associés, survenus avant ou simultanément avec l’acouphène, les éventuelles tentatives précédentes de traitement, ce qui a fonctionné ou non et l’avis et ressenti du patient sur ces expériences.

La partie gêne, ressentis et émotions est cruciale dans cette première anamnèse. En effet, la dimension psychologique et émotionnelle de la maladie est à prendre très au sérieux dans ce genre de traitement. Une évaluation la plus holistique possible sera déterminante dans le succès de l’approche audiologique.

 

Objectiver l’acouphène par des mesures audiométriques

Il sera rassurant pour le patient d’objectiver son acouphène. L’acouphénométrie mesure la fréquence et l’intensité du son intempestif et permet de l’identifier sur l’audiogramme du patient. Cette action qui rend visible ce son, que le patient est le seul à entendre, peut être très thérapeutique pour ce dernier. Il peut enfin visualiser son propre ressenti et se sentir enfin écouté. « Ce n’est pas que dans ma tête ».

Une autre option, plus axée sur le côté psychologique du traitement, sera d’évaluer l’impact de l’acouphène sur la vie du patient par l’administration du questionnaire, validé internationalement, Tinnitus Handicap Inventory (THI). Cet outil simple permet de quantifier l’effet des acouphènes sur l’état émotionnel et mental de la personne, à travers seulement 25 questions. Un score inférieur à 40 indiquera qu’une guidance psychologique pourra être suffisante à soulager le patient. Au-delà, une approche plus complète avec appareillage et générateurs de bruit pourrait être plus efficace.

Télécharger le guide THI

 

Thérapies sonores

Comme nous le voyions plus haut, dans 90% des cas, les patients acouphéniques présentent aussi une perte auditive. En traitant cette dernière et donc en appareillant l’individu, il est possible de réduire l’impact quotidien de l’acouphène, ce dernier se retrouvant fondu avec le reste des sons du quotidien.

La fatigue et l’anxiété du patient, générées par l’acouphènes, s’en retrouvent souvent considérablement réduites. Selon une étude récente, 59% des patients appareillés ont constaté une amélioration de leurs acouphènes grâce à leurs nouvelles aides auditives.

Mais il arrive que cela ne suffise pas. Les thérapies sonores sont alors un choix de taille à explorer. Diverses techniques existent, de l’écoute de bruits blancs à la théorie d’habituation, diffusant un son monotone destiné à réduire la perception de l’acouphène.

Oticon propose des solutions déjà intégrées dans ses appareils auditifs. Appelé Tinnitus SoundSupport, le programme offre au patient la possibilité de générer des sons qui l’apaisent. Un large choix de sons tels que le bruit du vent ou des vagues est proposé afin de laisser le patient trouver le son qui lui apportera sérénité et apaisement.

Pour aller plus loin, il est possible de proposer aux patients d’essayer des techniques de relaxation et distraction sonore. Ecouter des bruits apaisants qui détournent l’attention du cerveau des acouphènes permet de réduire le stress auquel l’individu est soumis tout au long de la journée et de retrouver une meilleure qualité de sommeil.

L’écoute de bruits de fond permet également de diminuer le contraste entre l’environnement calme et l’acouphène incessant. Parfois, inviter le patient à écouter des podcasts ou livres audio permet aussi de retrouver un certain confort et retour au calme en fin de journée.

 

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L’audioprothésiste au cœur de la réhabilitation du patient acouphénique

Le patient acouphénique bénéficiera d’autant plus de la prise en charge audiologique que celle-ci s’accompagne d’un soutien psychologique. Rassurer le patient, dédramatiser la situation et prendre en compte la condition émotionnelle de celui-ci est primordial. Pour cela, il peut être intéressant d’orienter le patient, lorsqu’il est nécessaire, vers des professionnels de santé alternative tels que des sophrologues ou hypnothérapeutes, qui pourront avoir un impact sur la qualité de vie du patient.

Par ailleurs, savoir redonner l’autonomie et la responsabilité du traitement au patient peut s’avérer gagnant. Lorsqu’il prend le contrôle sur le type de sons, leur intensité et la fréquence dans sa thérapie sonore, cela peut garantir un meilleur succès. En effet, sentir qu’ils sont dans le contrôle peut réduire leur anxiété.

 

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