Votre esprit associe sans doute automatiquement la perte auditive à vos oreilles, mais saviez-vous que le processus auditif est bien plus complexe que cela ? La plupart des gens ne réalisent pas que le principal outil d’une bonne audition est en réalité leur cerveau et que se contenter d’amplifier le son n’est pas une réponse efficace contre la perte auditive. Comment fonctionne l’ouïe ? Et comment le cerveau interprète-t-il les sons ?
Les informations qui suivent constituent notre synthèse des recherches de pointe indépendantes menées sur les relations entre l’audition et le cerveau, avec pour conclusion la certitude qu’une perte auditive non traitée peut engendrer de graves problèmes de santé.
Qu’arrive-t-il au cerveau quand on a une perte auditive ?
Le cerveau est responsable du traitement du son et de sa conversion en informations utiles. Plusieurs parties de votre cerveau participent à l’organisation et à l’interprétation des éléments sonores fournis par vos oreilles, que ce soit pour déterminer l’origine du son, savoir sur quels sons se concentrer, comprendre les émotions ou bien créer ou faire remonter des souvenirs. En cas de perte auditive, votre cerveau n’a pas accès à la totalité des informations nécessaires. Il fournit alors un effort considérable pour compenser en exploitant les ressources normalement dévolues à d’autres tâches telles que se concentrer sur ce que vous souhaitez écouter, se souvenir de ce que vous avez entendu et réfléchir à votre réponse au cours d’une conversation. Au fil du temps, votre cerveau va donc se restructurer pour s’adapter à ces changementsi. La plupart des personnes malentendantes ignorent totalement qu’un tel exercice cognitif peut entraîner de vrais bouleversements. Les efforts supplémentaires exigés par votre cerveau peuvent en effet simuler des changements qui accélèrent le processus naturel de son vieillissementii, ce qui affecte votre état de santé général à long terme.
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Les effets d’une perte auditive non traitée
1/ Concentration et réactions :
Lorsque vous souffrez d’une perte auditive, votre capacité de concentration est altérée. Vos réactions aux sons risquent également d’être plus lentesiii. Votre cerveau se laisse distraire, car des ressources importantes sont utilisées pour interpréter les sons, notamment dans les environnements bruyants. Entendre vous apporte aussi une foule d’informations utiles pour vous déplacer comme le son de vos pas sur le trottoir ou celui d’une branche qui se casse quand vous marchez dans les bois. Les personnes qui vivent avec une perte auditive non traitée ne possèdent pas tous les éléments nécessaires pour bien naviguer au sein d’un environnement donné et c’est ce qui explique selon nous que ces personnes sont davantage sujettes aux chutes et aux hospitalisations.
En l’absence de certaines informations fournies par le son, il est plus difficile pour votre cerveau de se construire de nouveaux souvenirsiv. C’est parce que votre cerveau est trop occupé à compenser les sons perdus. Il se met en effet à utiliser les ressources nécessaires à la création de souvenirs juste pour pouvoir comprendre les sons ou remplir les blancs. Lorsque vous souffrez de perte auditive, votre vue épuise considérablement vos ressources cérébrales, car vous demandez à votre cerveau de fournir des efforts supplémentaires en lisant sur les lèvres ou en analysant les gestes et expressions faciales pour interpréter les émotions. Ce travail supplémentaire réalisé par la sphère visuelle peut certes vous permettre d’obtenir certaines informations nécessaires, mais il prend plus de temps et risque malgré tout de ne vous en fournir qu’une partie. Il vous sera par exemple toujours impossible d’en déduire les émotions de votre interlocuteur.
2/ Vie sociale, relations et bien-être :
Lorsqu’on a du mal à entendre ou à comprendre les sons, on trouve généralement difficile de participer ou de prendre plaisir aux conversations et interactions sociales. Les efforts exigés du cerveau lorsque plusieurs personnes parlent en même temps ou en présence de bruit de fond compliquent davantage les choses dans ces cas-là et peuvent engendrer fatigue, stress et décrochage.
Les environnements bruyants comme les restaurants et les cafés, qui sont des lieux traditionnels d’interaction sociale, ou les événements impliquant de multiples locuteurs comme les réunions de famille vont peut-être vous pousser progressivement à abandonner l’idée d’écouterv, voire vous décider à simplement les éviter pour vous faciliter les choses. Cela peut donc non seulement nuire à votre capacité à maintenir des relations sociales avec vos amis, collègues et proches, mais également priver votre cerveau d’une activité régulière, ce qui peut conduire au déclenchement précoce d’une démence. L’étude la plus récente à ce sujet a conclu que la perte auditive non traitée pouvait augmenter le risque de développement d’une démence de 21 %vi. Le repli sur soi, l’isolement et la solitude sont hélas très courants chez les personnes qui souffrent d’une perte auditive non traitée.
Une bonne audition est source de nombreux bienfaits pour votre santé
Nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de préserver sa santé et son activité cérébrale. Bien entendre est essentiel pour profiter pleinement de vos interactions sociales et ainsi garantir la stimulation de votre cerveau.
De plus en plus d’études démontrent les effets bénéfiques du port de prothèses auditives sur la santé et la gestion efficace de la perte auditive, et notamment l’influence positive que cela peut avoir sur la capacité à construire de nouveaux souvenirs malgré l’avancée en âge. Notamment, une étude indépendante récente étudiant les effets du vieillissement sur la capacité d’une personne à se construire de nouveaux souvenirs a démontré que les utilisateurs d’aides auditives étaient 80 % moins affectés par l’âge que les personnes dont la perte auditive n’était pas prise en chargevii.
Comment un appareil auditif peut vous aider
Les amplificateurs de son personnels qui se contentent d’augmenter le volume offrent des signaux de moins bonne qualité au cerveau. Ils risquent même de transmettre des niveaux sonores nocifs et donc d’endommager un peu plus votre audition. Amplifier les « bruits » complique la tâche de votre cerveau lorsqu’il cherche à trier et interpréter les sons que vous voulez entendre. Vous devez alors fournir plus d’efforts pour que votre écoute soit efficace. Pour apporter le meilleur soutien à votre cerveau, l’appareillage auditif doit absolument être adapté à votre perte auditive par un professionnel.
On entend avec notre cerveau, pas avec les oreilles
Depuis plus de vingt ans, l’entreprise Oticon étudie la manière dont la perte auditive affecte le cerveau et a créé le terme BrainHearing™. Cette technologie aide votre cerveau à mieux comprendre les sons au lieu de le saturer en se contentant d’augmenter le volume sonore. Plusieurs fonctionnalités intelligentes travaillent de concert pour offrir à votre cerveau les conditions nécessaires à son bon fonctionnement afin que votre expérience sonore soit plus équilibrée et réaliste avec des bruits parasites relégués à l’arrière-plan. Les appareils auditifs amplifient donc le son tout en adaptant ses aspects essentiels à votre ouïe pour transmettre une excellente qualité sonore directement à votre cerveau. Les modèles les plus performants traitent également le son provenant de multiples directions pour vous offrir une expérience sonore à 360° en vous aidant à séparer les différents sons et à vous concentrer sur ceux que vous souhaitez entendre.
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Prenez rendez-vous avec un audioprothésiste
Des aides auditives bien adaptées vous aident donc à communiquer et à participer activement dans des contextes auparavant difficiles. Vous pouvez ainsi être plus à l’aise dans les restaurants, les cafés et les barsviii et bénéficier de l’exercice cérébral essentiel que représentent des interactions sociales saines et régulières. Pour cela, la relation que vous allez développer avec votre audioprothésiste est clé : plus vous décrivez avec précision les situations dans lesquelles vous avez besoin de mieux entendre, plus l’audioprothésiste est à même de vous aider et d’améliorer votre vie.
Trouver un audioprothésiste à côté de chez vous
iSharma et Glick, (2016) - « Cross-Modal Re-Organization in Clinical Populations with Hearing Loss »
iiMaharani et al., (2018) « Longitudinal Relationship Between Hearing Aid Use and Cognitive Function in Older Americans », J. Am. Geriatrics Soc.
iiiRönnberg et al., (2013) - « The Ease of Language Understanding (ELU) model: theoretical, empirical, and clinical advances »
ivRönnberg et al., (2013) - « The Ease of Language Understanding (ELU) model: theoretical, empirical, and clinical advances »
vMISSES
viAmieva, (2018) - « Death, Depression, Disability, and Dementia Associated with Self-reported Hearing Problems: A 25-Year Study »
viiMaharani et al., (2018) « Longitudinal Relationship Between Hearing Aid Use and Cognitive Function in Older Americans », J. Am. Geriatrics Soc.
viiiLe Goff & Beck, (2017) - « Pushing the Noise Limit »